Quelles perspectives pour la coiffure pour 2020 ?

Savez-vous que la profession de coiffeur est le deuxième métier de l’artisanat en France après les maçons ? Selon l’UNEC (Union nationale des entreprises de coiffure), la profession comptabilise près de 184 000 actifs, dont 113 000 salariés en 2016. L’organisme prévoit d’ailleurs un maintien de l’activité puisque la fréquentation des salons est en hausse. Selon l’INSEE le chiffre d’affaires annuel a atteint 5,9 milliards d’euros en 2016. C’est un secteur d’activité qui se porte bien et qui attire de nombreux travailleurs chaque année.

La coiffure en chiffres

Selon les chiffres des organismes comme l’UNEC de 2016 il y aurait plus de 85 000 établissement de coiffure ouverts en France, dont 20 000 exercent à domicile. 90 % des salons sont des indépendants sans enseigne et ils représentent actuellement 60 % du chiffre d’affaires dans la profession (environ 80 000 euros par salon).

La majeure partie des professionnels installés sont des indépendants implantés en région, en ville et en zone rurale. Dans les centres des grandes villes ou dans les galeries marchandes, on observe davantage la présence des grandes chaînes de salons de coiffure.

Quel est le profil type du coiffeur ?

D’abord, le métier reste essentiellement féminin puisque plus de 90 % des professionnels sont des femmes. 20 % d’entre eux sont en apprentissage, la majeure partie des autres ont obtenu un CAP de coiffure. Néanmoins, pour gérer un salon, il est nécessaire d’avoir un brevet professionnel (BP). Selon l’UNEC, le salaire moyen d’un collaborateur (échelon 2, niveau 2) est de 1647 euros par mois.

Une activité qui génère de l’emploi

Dans les grandes villes, les salons et les chaînes emploient de nombreux salariés. À Paris, en 2008 ce sont plus de 8700 établissements qui employaient environ 22 000 personnes. En 2016, on recense 12 000 salons, mais le nombre de salariés n’a quant à lui pas augmenté. On constate que l’entrepreneuriat se développe davantage puisque la région de Lyon par exemple qui compte plus de 10 000 établissements ne recense que 10 800 salariés. Par contre, c’est en Rhône Alpes que sont formés le plus d’élèves en coiffure (734 contre 732 à Paris).

Un marché dominé par les franchises

La franchise est un accord commercial dans lequel une entreprise fournit une marque à une autre, ainsi qu’une assistance et un savoir-faire en échange d’une rémunération. Les enseignes comme Franck Provost, Jean-Louis David, Fabio Salsa, Jacques Dessange, ou encore Saint Algue font partie des grandes franchises sur le marché français.

La franchise peut fonctionner sur deux modèles différents. Dans les deux cas, vous devez prévoir un important investissement dans les fournitures, le mobilier et le matériel. Il y a une charte graphique, des partenariats à respecter et vous êtes liés par contrat à des fournisseurs bien précis.

Ensuite, la plupart des grandes chaînes de salons de coiffure fonctionnent sur un système de redevance mensuelle basée sur le chiffre d’affaires du franchisé. Franck Provost quant à lui a opté pour la redevance fixe.

Quels sont les avantages de la franchise ?

Les professionnels qui choisissent cette solution bénéficient d’une marque qui a déjà acquis une grande notoriété. La visibilité de ces salons est plus grande et les emplacements des magasins sont généralement plus visibles que pour les petits salons. Pour les franchisés, cela signifie une rapide augmentation du chiffre d’affaires. Ensuite, ils profitent d’un savoir-faire, de formations supplémentaires ainsi qu’une assistance à l’administration et la gestion.

Quels sont les inconvénients de la franchise ?

La chaîne vous imposera certaines exigences. Tout d’abord, des contrôles de qualité récurrents seront réalisés pour vérifier que vous n’êtes pas en train de dévaloriser les services de la marque. Ensuite, le choix des fournisseurs peut être limité contractuellement, et vous n’aurez la liberté de choix ni dans vos tarifs, ni dans vos prestations, ni dans les produits utilisés.

Des succursales dirigées par des salariés

Certes, celui qui dirige le salon n’en récolte pas les fruits, mais il permet d’accéder à un poste de gérant sans avoir à faire d’investissement ni supporter le risque financier de l’entreprise. L’avantage pour la marque se situe dans le point de comparaison qu’il peut avoir avec les franchisés en termes d’exigences minimales, et dans le total contrôle des dépenses et des coûts. Aussi, dans certaines enseignes, près de deux salons sur trois sont des succursales.

Le retour de la clientèle masculine

Les hommes constituent une part de plus en plus significative des salons de coiffure, mais pas nécessairement pour le soin et la coupe des cheveux. Actuellement, les hommes qui fréquentent les salons recherchent également un soin de la barbe. En 2016, on estime le pourcentage d’augmentation de la clientèle masculine à 26 %. La mode étant à la pilosité, ils sont nombreux à chercher des barbiers pour entretenir un style bien particulier. Le coût moyen de la prestation est nettement inférieur à 25 euros contrairement à celui des femmes qui avoisine les 42 euros. Cette différence, bien que justifiées par la nature des gestes et des produits utilisés est quand même jugée démesuré.

Le défi écologique

Depuis quelques années, les associations de consommateurs alertent les personnes sur la dangerosité des produits se trouvant dans les cosmétiques pour les cheveux et notamment les colorations et les décolorations. Ces constatations se font aussi au niveau des syndicats de la branche qui revendiquent le droit des coiffeurs de travailler dans un environnement sain et bien aéré.

Certains professionnels ont décidé de se tourner vers les produits naturels, écologiques comme les colorations et les shampoings naturels. Les clients sont de plus en plus nombreux à se tourner vers ce type de proposition pour consommer de manière plus raisonnable. Dans un premier temps, ces salons se sont développés en milieu urbain, mais cet état d’esprit s’exporte désormais en région.

Les perspectives de l’apprentissage

L’accès au métier se fait généralement par des études en alternance, notamment un CAP. Une partie des cours est suivie en centre de formation, et l’autre dans un salon de coiffure. L’élève signe un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation et reçoit une rémunération. Au fur et à mesure de son évolution, l’élève réalise des gestes de plus en plus techniques. Dès l’obtention du CAP, le jeune diplômé a une vraie valeur sur le marché de l’emploi.

 

Source : https://emploicoiffure.fr